Le projet OSSE117 vise à (i) outiller des services de conseils sur la qualité des sols, et à (ii) suivre les flux de carbone dans les écosystèmes cultivés
Les systèmes de conseils fournis aux agriculteurs, forestiers ou aux citoyens sont actuellement quasi inexistants sur la thématique spécifique de la protection des sols. Il s’agit donc de pouvoir déterminer scientifiquement les meilleures pratiques agricoles/forestières ou de jardinage en vue de préserver la qualité des sols, s’assurer de la mise à disposition des informations nécessaires aux conseillers et de pouvoir développer les OAD nécessaires à la délivrance des conseils relatifs à la qualité des sols.
En particulier, il s’agira (i) de lister et décrire les techniques et pratiques vertueuses vis-à-vis de la qualité organique et biologique des sols, (ii) d’en déterminer leur efficacité à partir des indicateurs et (iii) d’en calculer le rapport coût/bénéfice. Sur cette base, il sera possible de former les conseillers techniques et d’informer les autorités et décideurs, afin de promouvoir et de favoriser l’adoption de ces pratiques vertueuses, dans les conditions régionales.
Par ailleurs, les conseils liés à la qualité des sols suivent l’évolution des technologies dans le secteur agricole, horticole ou forestier. A l’heure où le digital explose de toutes parts, des plateformes numériques ont fait leur apparition via les ordinateurs mais aussi les smartphones et tablettes afin de fournir des conseils aux utilisateurs des sols.
Par exemple, dans le cadre de la future réglementation relative à la PAC post 2020, il est prévu que les Etats Membres instaurent un outil électronique de gestion durable des nutriments (outil FaST : Farm Sustainability Tool for Nutrients). L’objectif est de soutenir la performance à la fois agronomique et environnementale des exploitations. Cet outil devrait fournir une aide à la prise de décision dans les exploitations agricoles, en commençant par des fonctionnalités minimales de gestion des nutriments ou de conseils de fumure (NPK dans un premier temps). Une interopérabilité et une modularité étendues devraient également permettre d’ajouter d’autres applications.
Parmi celles-ci, un module qui prend en compte le Carbone dans les sols, appelé CarboneFaST, sera réalisé et connecté à l’outil FaST afin d’apporter les conseils appropriés à l’agriculteur.
Le projet est subdivisé en deux activités clés :
La qualité organique et biologique des sols dépend de nombreux facteurs abiotiques (conditions pédoclimatiques), biotiques (couverture du sol : forêt, prairie…) et anthropiques (pratiques agricoles et forestières). Sur ce dernier facteur, des leviers importants peuvent être exercés pour améliorer la qualité organique et biologique des sols. Cependant, il est nécessaire de mieux comprendre les processus sous-jacents aux pratiques agricoles et de déterminer l’importance de leurs impacts et de leurs effets, à l’aide d’indicateurs ad hoc.
Le support scientifique prévu listera et établira les fiches techniques des pratiques vertueuses permettant d’améliorer la qualité organique et biologique des sols. Ces fiches comprendront une description technique de la pratique, son applicabilité (secteur, conditions, zones…), son efficacité (ex : Carbon Use Efficiency – CUE), ainsi qu’une évaluation économique de sa mise en place. Sur base de cet état de l’art, les conseillers seront formés à travers l’organisation de deux journées de formation et les autorités/décideurs seront informés des techniques et pratiques les plus efficaces techniquement et performantes économiquement.
L’outil FaST s’intègre dans le Plan Stratégique de la nouvelle PAC relatif à la gestion des nutriments qui prévoit que les EM instaurent et fournissent aux agriculteurs un outil électronique de gestion durable des nutriments qui devra fournir au minimum : (i) un bilan massique des principaux nutriments à l’échelle des champs (N, P, K), (ii) les exigences légales en matière de nutriments, (iii) des données relatives aux sols, fondées sur les informations et analyses disponibles et (iv) les données du système intégré de gestion et de contrôle (SIGEC) pertinentes pour la gestion des nutriments. Cet outil est en cours de développement par les équipes du CRA-W et de l’UCLouvain. Il est prévu de doter l’outil d’une interopérabilité et d’une modularité étendues, afin de permettre d’ajouter d’autres applications, en l’occurrence le carbone organique par le biais d’un module CarboneFaST.
Ce module sera développé sur base des outputs de la première activité du projet (pratiques et techniques agricoles et CUE), d’une modélisation de la séquestration du carbone dans les sols (Roth-C), des bases de données actualisées de l’outil VALOR (meilleure valorisation des engrais de ferme et réduction des impacts environnementaux).